Elue locale, et après ?

Démission de mes fonctions d'élue locale

Pour pouvoir continuer à agir sur les champs de la formation, de l'insertion et de l'emploi, j'ai choisi un poste où je ne peux plus m'exprimer publiquement; j'ai donc démissionné de mes fonctions d'élue locale au conseil municipal de Nanterre du 20 mars 2012 :

 Monsieur le maire, mes chers collègues,

Mesdames et messieurs mes concitoyens de Nanterre,

Mesdames et messieurs les fabricants du service public municipal,

Au 31 mars de cette année, je ne serai plus conseillère municipale. J’ai en effet adressé officiellement ma démission mais tenue à pouvoir être avec vous durant ce dernier conseil et lors de la cérémonie du 27 mars prochain.

Cette démission est une décision personnelle : depuis le décès de mon mari en 2007, j’ai du reprendre une activité à temps plein pour achever notre principale œuvre commune, l’éducation et l’accès à l’autonomie de nos trois enfants.

Or j’ai toujours jusque là exercé mes mandats municipaux et régionaux en travaillant à temps partiel, afin d’être suffisamment disponible. Ce n’est plus possible désormais et, en outre, cela je travaille maintenant comme directrice de la formation, de l’apprentissage et de l’insertion dans un conseil régional situé bien trop loin pour pouvoir vivre en parallèle à Nanterre. On n’est pas élu local là où on ne vit pas.

Cumul des mandats et dégâts collatéraux

Le cumul des mandats est un sport pratique par de nombreux élus avec deux motivations principales :
- la première raison est de pouvoir faire de la politique à plein temps avec une rémunération qui permette d'en vivre; car si un parlementaire ou un président de grande collectivité gagne correctement sa vie, tous les autres sont considérés comme bénévoles et doivent se débrouiller pur garder leur emploi en exerçant leur mandat;
- la deuxième raison, plus perverse, est l'avidité et la fascination du pouvoir, ce besoin quasi pathologique d'être le dominant.
Dans les deux cas, le résultat est quasiment identique : un seul mandat est véritablement exercé, généralement celui de maire car il est plus difficile d'être absent; l'autre mandat n'est intéressant que pour ce qu'il rapporte au premier. Un département, une région ne sont plus pensées comme des projets de cohésion mais comme la somme de communes, phénomène encore accentué au parlement ou l'origine locale de nombreux parlementaires concentre toutes leurs interventions.
En outre, cette situation crée de nombreux dégâts collatéraux :
- décisions prises au nom des élus par des collaborateurs;
- paranoïa féroce pour conserver cette situation privilégiée et verrouillage des désignations au bénéfice d'affidés;
- utilisation des mandats considérés comme secondaires comme tremplin personnel et non comme projet;
- abandon de ces mandats en cours de route, affaiblissant ainsi l'équipe majoritaire par l'arrivée de remplaçants débutants inutilisables car tous les projets sont lancés.
Bilan de cet exercice : des élus peu présents, des collaborateurs tout puissants, des majorités affaiblies.
Alors, oui, il faut supprimer les cumuls, harmoniser les temps d'élection pour obliger a choisir, renforcer le statut de ceux qui se consacrent à l'intérêt général et n'en font pas une carrière et s'appuyer sur l'expérience de mandats successifs plutôt que simultané.
Plus nous serons nombreux à avoir exercé la lourde responsabilité de préserver la paix civile et s'attaquer à la construction de l'avenir, plus notre société gagnera en tolérance et en respect. L'abus de pouvoir nourrit la violence.

Olivier Ferrand, un militant de la pensée et de la confrontation

Olivier Ferrand est mort à 42 ans : au delà de l'incroyable stupeur et du chagrin de ses proches, au delà du sentiment profond d'injustice de voir disparaître d'un claquement de vaisseau le nouveau député de gauche capable de bousculer les futurs votes, il y a véritablement une grande perte.
La gauche a gagné avec François Hollande parce que des hommes comme Olivier ont su réinstaller du débat d'idées dans la conquête du pouvoir.
Et la gauche ne pourra conserver la confiance des français que soi ces représentants ont le courage de ne pas gouverner bardé de certitudes mais, au contraire, soucieux d'innover plutôt que de reproduire et de proposer plutôt que d'imposer.
Olivier Ferrand laisse un grand vide pour ceux qui l'aimaient ou l'apprécier, sa disparition doit aussi rapidement susciter d'autres audaces pour poursuivre ce qu'il a entrepris.

6 mai 2012, les moyens d'y croire

La victoire de François Hollande marque à nouveau cette volonté, cette nécessité de croire qu'un futur meilleur est possible, que le rapport de forces de l'argent ou de la violence ne peut faire la loi, que la paix civile, les droits fondamentaux que sont la santé et l'éducation, la capacité à vivre correctement sont garantis et que nul ne peut s'enrichir en exploitant autrui.
Il est d'ailleurs probable que les pratiques religieuses réintègreront la vie privée dés que l'efficacité retrouvée des services publics majeurs fera qu'il n'y a plus besoin de vouloir mourir ou tuer pour un illusoire paradis. L'impuissance civique alimente les fantasmes et la violence.
Mais, en démocratie, il ne suffit pas d'un bon leader, encore faut-il voir le réseau d'élus locaux et de fonctionnaires qui gèrent correctement les politiques publiques.
Le statut des élus locaux, ceux qui ne cumulent pas les mandats, est aujourd'hui un maillon faible dans une république décentralisée.
L'exercice du pouvoir suppose une rigueur personnelle et collective dans le rapport à toutes les formes de domination : argent, femmes, voitures et autres symboles, on ne fait pas respecter une ligne qu'on ne respecte pas soi-même ou qu'on ne fait pas respecter à ses proches. Et Nicolas Sarkozy a bien plus perdu sur la gestion de sa fonction que sur son projet.

27 mars 2002 - 27 mars 2012

Dans le quartier du Parc à Nanterre, huit allées des Terrasses porteront les noms des élus assassinés au conseil municipal le 27 mars 2002

Lors de sa séance du mardi 14 février, le Conseil municipal de Nanterre a voté à l’unanimité la décision de donner à huit allées des Terrasses, dans le quartier du Parc Nord, les noms des huit élus assassinés dans la nuit du 26 au 27 mars 2002 :
Louiza Benakli, Christian Bouthier, Jacotte Duplenne, Monique Leroy-Sauter, Olivier Mazzotti, Valérie Méot, Michel Raoult et Pascal Sternberg.
Le 27 mars prochain, cela fera en effet dix ans que huit membres du Conseil municipal de Nanterre ont perdu la vie lors de ce terrible drame qui a endeuillé des familles, bouleversé notre ville, et suscité une très vive émotion dans toute la France.
Depuis, avec les familles et l’ensemble des membres du conseil municipal, un rassemblement a lieu chaque 27 mars à l’hôtel-de-ville pour honorer la mémoire des défunts et réconforter leurs proches.
Afin de répondre à un souhait qui a été largement exprimé ces dernières années, le conseil municipal a estimé que le dixième anniversaire du drame devait être l’occasion de donner les noms des huit victimes à huit voies de notre ville, afin d’inscrire leur mémoire dans l’espace public et le patrimoine commun.
Pour rester fidèle à l’esprit et aux valeurs qui ont toujours rassemblé Nanterre dans cette épreuve, il était important que cet acte puisse se dérouler dans un même lieu et au même moment. C’est pourquoi le choix du conseil municipal s’est porté sur huit allées des Terrasses, situées entre la place Nelson Mandela et la rue Aimé Césaire.
Le dévoilement de ces plaques donnera lieu à une cérémonie mardi 27 mars 2012 à 18h30.

Emploi : quand les volontés d'affichage bloquent toutes les solutions opérationnelles

A force de vouloir afficher une baisse du chômage envers et contre toutes les réalités économiques, à triturer les chiffres mois par mois et réduire les budgets de tous les opérateurs, le chômage en France est en train de s'aggraver sous sa forme la pire, le chômage longue durée. Car, s'il est toujours difficile voire douloureux de perdre son emploi, rester longtemps sans soutien est parfaitement destructeur, tant sur le plan personnel qu'en termes d'identité professionnelle.

Aujourd'hui, Pôle Emploi non seulement n'a pas les moyens d'assurer le suivi personnalisé défini dans la loi mais doit de surcroit répondre à des injonctions contradictoires permanentes qui empêchent les directeurs régionaux de mettre en place des stratégies de solutions : course aux indicateurs mensuels aux dépens des projets durables, ingérence permanente du gouvernement dans le fonctionnement opérationnel sans respect du conseil d'administration, conception centralisée et industrialisée du service public, incapacité à faire vivre des partenariats durables à l'échelle locale, remise en cause permanente des compétences des conseillers et mélange des fonctions de contrôle et d'accompagnement.

Tous les partenariats avec les collectivités locales, qui complétaient les moyens du service public national, sont décapités : mise en dépôt de bilan des maisons de l'emploi et de la formation, réduction des effectifs des missions locales, asphyxie des plans locaux pour l'insertion et l'emploi, injonction faite aux conseillers Pôle Emploi de n'envoyer les demandeurs d'emploi que dans les formations financées par Pôle Emploi soit moins de 20% de l'offre, les Régions, étant chargées d'organiser et de financer la formation professionnelle des demandeurs d'emploi, pas d'appui spécifique aux Départements, qui assurent le suivi des bénéficaires du RSA sans aucun accompagnement renforcé.

Non seulement l'Etat baisse ses financements, à l'encontre même du vote des parlementaires qui avaient pourtant voté des amendements et des rapports d'alerte, mais il empêche de focntionner toutes les initiatives locales concertées qui pourraient permettre de trouver des solutions, d'imaginer des parcours de reconversion, de mieux  lier création ou développement d'activités et recrutements.

Le sévère rapport du Conseil économique social et environnemental Téléchargement CESE2011_04_pole_emploi, les alertes répétés de l'Association des Régions ou des Départements, du réseau des Maisons de l'Emploi, des Plie ou des Missions locales sont lettres mortes : les suicides de chômeurs et de conseillers, les désespoirs qui explosent sur tous les forums devant les difficultés d'assurer le fonctionnement du service public pour les uns et le sentiment de ne plus avoir d'accompagnement pour les autres, les incohérences des circularies qui obligent les sous-préfets à réinventer les politiques publiques de l'emploi sans en avoir ni la formation ni les moyens  n'ont aucune importance.

Le chômage baisse par injonction gouvernementale, la terre est plate et le soleil tourne autour car le président de la république l'a décidé et des millions de gens sont en train de s'enfoncer dans le désespoir d'y entrainer leur famille, alors même que seules la confiance et la proximité peuvent relancer une économie déboussolée par les spéculations, les modifications réglementaires permanentes, les prvilèges accordées aux sociétés côtés en Bourse et à leurs dirigeants aux dépens du tissu des sous-traitants.

Le chômage contenu par tous les moyens dans les chiffres officiels maque une réalité d'autant plus dramatique que le refus de l'assumer bloque intiatives, solutions et espoir.